Il est des artistes en herbe, des artistes en verve, et des artistes singuliers. Pierre Malbec est déjà singulier par son parcours… Ici pas d’académies des beaux-arts mais l’école de la vie, la vraie. Il a d’abord fait ses armes à la rencontre des objets qui sont le reflet des formes et la fonction, mais aussi la mémoire d’un moment d’une vie.
La période qui le préoccupe est celle de l’après-guerre, vaste laboratoire de la recherche tout azimut qui a vu naître les plus belles réalisations d’un modernisme révolutionnaire et révolu.
L’oeil ainsi aiguisé peut passer de l’autre côté du miroir et devenir un médium propice à la création. Son territoire est désormais celui d’une archéologie en devenir…
Pierre Malbec n’est pas un sculpteur au sens propre, mais plutôt « structurateur » de matière. Il a ce naturel propre aux artistes qui ne s’embarrassent pas des concepts à la mode, mais oeuvrent en silence pour une quête intérieure et authentique qui va si bien à l’oeuvre. À cela, s’ajoute un coloriste hors pair qui reprend dans les deux dimensions les formes qu’il a fraîchement érigées. Il laisse là, libre cours à sa nature, épure d’abstractions figuratives.
Chaque sculpture a sa réponse sur le châssis, où les ocres jaunes et rouges, les bleus, les bruns, se structurent encore une fois par d’habiles grattages, révèlent l’aplat de la couleur naissante dans la forme qui s’imbrique en une géométrie primaire se passent de grand discours…
Il s’aventure également dans la réalisation d’objets utiles qui résonnent, sans qu’ils s’y perde, des enseignements des maîtres constructeurs du XXème siècle.