Peintre « mirobolant », selon le mot de Robert Desnos, l’Espagnol Joan Miró (1893–1983) est étroitement associé à l’histoire du surréalisme. Créateur d’un monde onirique très personnel et libre, sa peinture est toutefois à la limite de l’abstraction lyrique. Sa palette aux couleurs vives est dominée par le bleu. Artiste prolifique, Miró a réalisé pas moins de 2 000 peintures, 5 000 dessins et collages, 500 sculptures et 400 céramiques ! Le peintre est aussi connu pour avoir répondu à de grandes commandes publiques.
Miró est né en 1893 à Barcelone, ville de culture. Fils d’un artisan, très doué et intéressé par l’art, il se forme dans une académie libre où il découvre les fauves et les postimpressionnistes, soit une peinture pleine de couleurs !
Miró arrive à Paris après la Grande Guerre, en 1920. Proche de Picasso (il découvre à cette occasion le cubisme), il rencontre le milieu dadaïste et l’avant-garde. Miró développe un langage pictural libre, qui n’est pas loin des expériences d’écriture automatique menées par Robert Desnos ou André Breton. Ce dernier l’admirait au point de le considérer « comme le plus surréaliste de nous tous ». André Masson, Max Jacob, Jacques Prévert, Aragon, Paul Éluard deviennent ses amis. Dès lors, Miró fait partie de la constellation surréaliste ; il en signe d’ailleurs le manifeste.